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  • Gabrielle Ingouff

La nuit de la lumière de Marie


Voilà une trentaine d'années que j'accueille la lumière de Marie dans mon cœur d'abord d'étudiant, où je découvre les illuminations de Lyon avec Fourvière en fond de toile d'un spectacle jamais égalé de la visite du Pape Jean Paul III et le concert sur le Rhône de Jean Michel Jarre. L'unisson de deux mondes en respect de chacun et de la belle ville des lumières.

C'était aussi le début des ateliers de création de lampions, de photophores. Un message à la mère de tous les enfants, Marie Madeleine, en remerciement de sa guidance tout le long de l'année, et l'intention de semer sa lumière pour l'année à venir.

Arrivée en Chartreuse, accompagnée de ma micro-crèche d'enfants dans un village perché où les hivers blancs forcent nos anciens à restent cacher derrière leur volets, j'allais leur apporter un peu de chaleur d'amitié et de jeunesse débordante. L’après midi du 8 décembre, les enfants s'occupaient à faire des chocolats, des biscuits, des petits gâteaux, que nous emballions, et à la nuit tombée, nos lampions allumés sur les rebords des fenêtres de notre cabane canadienne, nous allumions nos lanternes pour nous éclairer le kilomètre qui nous séparait de Marie Jeanne et Paul, les gardiens du passé du village. Cinq elfes des Noëls, emmitouflés et chargés de leurs offrandes, chantaient leur Carols de Noel, appris en anglais, français, japonais(!) pour garder leur chaleur le long du chemin.

La cheminée qui hume bon le feu de bois, la lumière de la porte d'entrée nous attirent vers notre but. Sur le seuil de la porte, Marie Jeanne nous accueille de son sourire de petite fille espiègle...à plus de 80 ans elle était plus coquine que ma fille de 8 ans! Nous pouvions lire la joie de nous retrouver sur ses joues rouges. La table ornée de tasses en porcelaine de tisane maison, et de papillotes et de pâtes de fruits . Assis autour du fourneau, Paul commençait, avec sa petite voix sans âge, à nous raconter un chapitre de sa jeunesse au village en hiver. Les gavroches, la sortie matinale pour rejoindre l'école à pied à 5km dans la neige et en culotte courte, la gamelle à chauffer à mettre sur le poêle de l'école avant de retourner à la ferme pour s'occuper des animaux. Une fois la voix sure, c'était parti pour les récits de farces et de sorties de luge improvisées sur une bâche avec leur instituteur.

Les joues rosés et les yeux qui se ferment, sonnent l'heure du retour à la maison. Cadeaux déposés au pied du sapin. Cette année, un ours en peluche attendait le 24 décembre pour découvrir sa nouvelle maison, mais surtout la jeune Marie Jeanne et Paul, aux milles histoires.

Une histoire simple qui réchauffe l'hiver des coeurs, le sens de la lumière partagée, et qui sème des graines d'amour de sa nature dans la nature quand un jardin des enfants perdus voit le jour....mais ça c'est une autre histoire de transmission de lumière.

La gardienne du Jardin des Méliades

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